Les vélo de Raoul

Les vélo de Raoul
Un cadeau de Monsieur Filochard

mardi 5 juillet 2011

John frétille pour Cadel

C'est beau une ville le jour

Au pied de Mûr (se fait le maçon)

Mark Cavendish, Raoul a deux mots à te dire. J'ai vu tes propos dans Aujourd'hui en France, un canard que la plupart des gens n'ont pas pu avoir entre leurs mains du fait d'une grève. Sur le Tour, heureusement, on est approvisionné, ce qui m'a permis de lire ce superbe sujet sur toi. Le titre faisait déjà pleurer : « La sale journée de Cavendish ».
Derrière, c'est un florilège : « Mes équipiers ont très bien travaillé. Mais comme toujours, kamikaze Feillu est arrivé. » Un peu plus loin : « Si vous demandez à un sprinter qui fout la m..., vous aurez peut-être quelques Garmin qui répondront que c'est moi, mais la majorité des gars diront : Romain Feillu. » Y a vraiment un truc qui tourne pas rond chez toi Mark.
Tu sais, pendant l'étape, y a une chose qui passe au-dessus de ta tête. Oui, c'est ça, l'espèce de grosse sauterelle blanche. Chez nous, ça s'appelle un hélicoptère. La grosse boule en dessous, c'est une caméra et le principe de la caméra, c'est qu'elle filme ce qu'il se passe sur la route. C'est ainsi que l'on t'a vu en Mondiovision allait donner un coup de tête à Hushovd dans le sprint intermédiaire lundi.
De la même façon, la perspicacité du caméraman a permis au téléspectateur Ouzbek qui passe son temps devant la retransmission de découvrir ton style si particulier dans les rues de Redon. Cav', fournisseur officiel des vagues du Lacanau Pro. T'es pas un sprinter, t'es une chicane ambulante. Et Sam Dumoulin ne te dit pas merci. Tout ça pour terminer cinquième de l'étape. Je te présenterais bien Kévin Sireau ou Chris Hoy, tu découvrirais ce que c'est que des mecs qui frottent.
Alors, fais comme tu l'as annoncé sur Twitter, arrête de te plaindre, de chercher des excuses à deux balles, de te trouver un alibi qui n'a pas fréquenté le dixième des courses que tu avais à ton programme cette saison. Et rappelle-toi qu'à l'intermédiaire de Spézet, à 79 bornes de Mûr-de-Bretagne, tu t'es encore fait balader et ta trajectoire n'avait rien de catholique. Sans doute une question d'habitude prise sur ton île natale. C'est vrai qu'à y regarder de plus près, les longs bouts droits sont rares sur Man.
Jusqu'à maintenant, tu me faisais rire dans ton registre du bad boy avec des lunettes Top Gun sur le nez. Mais là, Mark, tu deviens lourd. T'es même pas loin de passer pour une quiche. Alors va gagner ton sprint proprement et après, on en reparlera. Être « Rock'n roll », c'est pas donné à tout le monde.

Roy ne fait pas du Augé

Pour un peu, Raoul serait agacé. C'est peut-être du dépit par rapport à l'étape du jour. On nous avait tellement parlé de la Bretagne, du public qui entre en communion avec les coureurs, qu'on s'attendait à tout. Mais les Bretons, ils sont restés en Vendée. Que la pluie s'invite pour la première fois à la fête, ce n'était pas très surprenant. Mais que les bas-côtés du Finistère, du Morbihan et des Côtes d'Armor restent désespérément vide de spectateurs, là, ça choque.
Y avait bien quelques pékins planqués à l'abri de la pluie sous les branchages sinon John Gadret n'aurait pas écopé de 100 francs suisses d'amende pour avoir uriné en public, mais j'ai bien regardé l'oeil frétillant de Jérémy Roy qui s'escrimait dans son deuxième raid en quatre jours de course : lui aussi a paru étonné devant ce presque désert breton, même sur la bosse de Laz. Pas grand monde au baloche. A quoi ça sert que des mecs se décarcassent si c'est pour que leur rallye en terre de cyclisme n'ait que trois vaches et dix cagouilles comme seul public ? On va quand même pas accuser la pluie. C'est pas d'aujourd'hui que les Bretons la découvrent...
Bon, faut être honnête, si la route du Tour ressemblait plus à la Vuelta un jour d'étape en Andalousie, c'est parce que les gens avaient convergé vers le Tourmalet du cru. Le Mûr-de-Bretagne qu'on l'appelle. Elle casse pourtant pas trois pattes à un canard cette bosse. Dans notre Laguna break, avec mon équipier provençal, on l'a passée tranquille. Même pas mal aux mollets.
Pas comme ceux de Roy, Izagirre, Kadri, Erviti et Hoogerland en revanche. Belle balade pour eux cinq. Vouée à l'échec, mais belle balade quand même vu la météo. Comme Jérémy ne compte plus les bornes sabre au clair devant, je lui ai posé la question : « Dis donc, tu chercherais pas à prendre la place laissée vacante par Stéphane Augé ? » Il m'a répondu : « Je fais avec mes moyens, j'espérais sortir avec une dizaine de gars. Je fais du Jérémy Roy. »
Respect pour l'humilité. Et grâce à son échappée du jours et ses 332 kilomètres passés devant depuis samedi (999km depuis le début de l'année, tu chipotes Jérem', ça fait petit bras quand même), en plus du dossard rouge du combattif, Jérémy il a eu droit à l'interview de Jean-René Grodart et notre Gégé national dans la foulée. Je me demande ce qui a le plus de valeur...

Coitus interruptus pour Lelangue

Enfin, plus le peloton se rapprochait du Mûr, plus le pronostic dégageait deux favoris pour la gagne : Philippe Gilbert et Cadel Evans. A cette idée, John Lelangue a frétillé comme au bon vieux temps. Le micro s'est tendu sous son nez et il s'est pris à rêver d'un joli paletot cousu de fil d'or à déposer sur les épaules de son kangourou vététiste. Faut dire que depuis 2006 il cherche un successeur à Floyd Landis. Et depuis deux ans, il a misé sur Evans. Alors il s'impatiente John.
Un gars à la réputation nickel, c'était parfait pour se refaire une virginité. Maintenant, il faut gagner, mais un Australien sur le retour, c'est pas forcément la meilleure solution pour finir sur la plus haute marche aux Champs-Elysées. En plus, son Cadel, il a tendance à toujours tomber au mauvais moment. Les dossiers de presse de BMC ont été distribués lundi. Le même jour, le grand patron, Andy Rihs était sur la course. Tout était donc réuni pour que la scoumoune se pointe.
A 19 bornes du sommet breton, on y a cru. Crevaison de Cadel, mais c'est la moto du photographe qui s'est couchée... Au bout du compte, Evans a fait la nique à Gilbert. Pour un boyau, il a même calmé le bacon pédalant, pardon, je voulais dire Contador qui a finalement repoussé son départ en vacances d'une journée.
Seulement comme Hushovd était dans le sillage immédiat (6e) avec tous les autres cadors, l'ancien champion du monde a regardé le maillot jaune lui passer une fois encore sous le nez derrière le podium protocolaire. Une succession ne se passe jamais sans mal. Pour Lelangue, du coup, c'était un peu coitus interruptus. Allez, une étape, c'est déjà pas si mal.
En tout cas, c'est mieux que Philippe Gilbert vainqueur à Mûr. Perso, je préfère parce que quand j'ai envie de voir un prestidigitateur, je regarde le Grand cabaret de Patrick Sébastien. Pas le Tour de France...

Le son du jour (si, si, en rapport avec l'étape)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire