Max, s'il veut sortir, il sort !
De R'don (Où « y a trois filles qui tapent du pied »)
La Vendée, c'est bien. En abuser, ça craint. Six jours à la visiter de long en large, des moulins aux plages, du bocage aux calvaires (le Vendéen, comme le Breton, est pieu et transforme volontiers le Mareuil en vin de messe), la caravane en a bouffé du chouan. Comme c'était généralement accompagné d'une part de brioche, Raoul et ses potes ont pris la direction de la Bretagne particulièrement bien gavés. Salut les Bretons, grand concours de chouchen en vue pour les trois prochains jours... Mais avant de quitter définitivement le 8-5, chacun a pu voir que deux jours auront suffi à Philippe Gilbert pour saisir toutes les subtilités du nouveau règlement du maillot vert. Samedi, le garçon pestait contre une distribution de points intermédiaire pour le moins confuse. A Saint-Hilaire, il s'est dit que c'était bien d'aller se mêler à la bagarre. Cette année, Gilbert se rêve cannibale. Alors jaune, vert, rose, blanc ou bleu, il lui faut tous les maillots. Attention quand même. A écraser les pédales comme il le fait, on va finir par se poser des questions. Encore heureux que Vansevenant ait été retenu à la maison par les pandores d'outre-Quiévrain sinon on aurait pensé qu'il accompagnait les Omega-Pharma en qualité de poste restante pour les colis recommandés en provenance des Antipodes... J'dis ça, j'dis rien. Donc Gilbert est allé frotter dans le sprint intermédiaire de Saint-Hilaire, là où Cavendish a pris rendez-vous avec tous ses potes du sprint. Le Cav', il a dû trop regarder « le Cerveau ». Avec le bad boy de l'île de Man, c'est l'Actor studio en tournée. A la manière dont sa tête a penché à droite, on s'est dit qu'il tenait parfaitement le rôle de David Niven. A près de 80km/h, c'est quand même dangereux. Heureusement pour lui, y avait l'épaule accueillante d'Hushovd pour éviter le pire. « Il est venu me prendre un peu de crème de bronzage » a rigolé le maillot jaune après l'arrivée. Cavendish et Hushovd sont tellement proches !
Le David Niven de l'intermédiaire
Un conseil, quand même : ASO devrait prévoir un hôpital de campagne à mi-course, vu que la chasse aux points y sera ouverte chaque jour. Il paraît que ça permet d'animer les débats, mais si les gars viennent s'empiler sur le bitume deux heures avant l'emballage final, les équipes vont manquer de stocks de vernis... L'autre problème majeur, avec cette petite nouveauté en vert, c'est que ça fait accélérer le peloton un peu plus tôt que prévu. Autant dire que les échappées qui verront la flamme rouge ne seront pas légion cette année. A la rigueur, les coups à quatre ou cinq mecs pas plus. Parce qu'au-delà, ça fera cher le point perdu. Le pire, c'est qu'avant le départ Bouet avait glissé un petit tweet pour dire « Aujourd'hui, 198km plat, vent de face et promis à un sprinter. » Quelques minutes plus tard, Jacky Durand, un autre fondu de l'oiseau bleu, lui répondait : « Pourquoi t'es devant alors ? Lol... » Qu'est-ce qu'on se marre chez les geeks. Il avait quand même raison Jacky. Mais il est libre Max. Il s'est souvenu qu'il y a deux ans, vers la Grande-Motte, c'est comme ça qu'il s'était fait connaître. Les longs raids voués à l'échec, il adore. A l'époque, c'est le maillot Agritubel qui avait profité d'une exposition médiatique maximale comme on dit dans les boîtes de com. « Sauf que c'est bien quand t'es dans une petite équipe. Pas quand tu es chez Ag2r » s'est fâché mon compagnon de route sur le Tour. C'est un Marseillais, il est toujours un peu chaud-bouillant. Mais la sentence est à méditer. Comme une autre de ses théories, d'ailleurs : « Les brunes sont au-dessus du lot, mais quand une blonde arrive au niveau d'une brune, alors elle est irrésistible... » Le rapport avec la course ? Aucun.
« J'ai rongé mon frein »
Pour en revenir à Bouet, sa défense était imparable : « Vincent Lavenu m'avait demandé de rester tranquille. Cette première semaine est réservée aux sprinteurs. Moi, j'espérais simplement que ça bordure. Mais c'était cause perdue. Je réessaierai le week-end prochain parce que c'est plus fort que moi. Non, pourtant, c'était vraiment pas l'ambition d'Ag2r cette semaine. Samedi, au premier kilomètre, quand c'est parti, j'ai rongé mon frein. Cette fois, il y avait une occasion d'avoir un maillot distinctif. La seule peut-être... » Un peu de jugeote aurait permis à Maxime de se dire qu'il y avait d'autres roues à prendre pour aller à Redon. Chez l'Oncle Sam, le 4 juillet, c'est fête nationale. Dimanche, aux Essarts, la Garmin avait fait péter quelques bouchons de champagne. Mais les magnums rangés dans la soute, c'était pour ce lundi. Que Cavendish, Gilbert, Petacchi ou Hushovd se bastonnent à 100 bornes de l'arrivée, c'est pas qu'il s'en fiche Farrar, mais lui, il estime qu'on est plus beau lorsqu'on lève les bras. Et le faire le 4 juillet, c'est respect ! Ce qu'il a donc fait à Redon. Chienne de vie. Pour trente centimètres, il a privé Feillu du bouquet. Le petit gars de Vendôme, il a serré le poing et les dents en se disant que ce serait pour plus tard. Y a pas de raisons, Romain, t'es partout chez toi cette semaine : « Dans le final, il faut pas se laisser faire. Leur train (au Garmin), c'est aussi le mien. J'avais de l'énergie pour passer Rojas, mais pour Farrar, c'était trop juste. » Plus c'est petit, plus c'est courageux ! Et sinon, quoi de neuf ? Je crois que le peloton tient son nouveau tacticien. Il s'appelle Rémi Di Gregorio. Lui, c'est pas seulement pour la grimpette qu'il emprunte les pas de Virenque. Descendre à la voiture de son DS pour aller chercher des bidons au moment où ça met en route, ça vous conduit forcément à ce constat cinglant : tu te retrouves dans la pampa. Vivement la montagne. Là-haut, il n’aura pas besoin de trop réfléchir Rémi... La page de la 3e étape se tourne, mais, reprenant la bonne idée d'un certain Florent Brard l'année passée, je vais tenter d'ajouter à ma carte postale le hit qui collera le mieux à la journée. Je ne sais pas si c'est à cause du concert qui se prépare sur les bords du canal de Nantes à Brest, mais 40 ans de scène pour Tri Yann, ça se fête aussi. Allez, chouchen pour tout le monde !
Le son du jour |
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