Leblanc - Ghesquière, rencontre au sommet dans le village |
Du Stade Yves-du-Manoir (pelouse d'un finaliste)
J'aime bien les dimanches sur le Tour de France. Lorsqu'ils sont pluvieux, ils sont même heureux. Le dimanche, c'est un peu jour de fête et les agendas se libèrent d'un coup. Les attachés de presse en tout genre peuvent alors s'offrir quelques peoples ou vedettes de l'actualité qui viendront flatter le mollet du champion. Je dissocie en deux catégories les invités, vous allez très vite comprendre pourquoi.
Sur le village-départ du Tour, on trie en effet le bon grain de l'ivraie. Le raisin gâté file directement sur le plateau du « Midi Première » du pauvre, j'ai nommé l'inénarrable « Village Départ » de Laurent Luyat. La grappe noble, mûrie au soleil audois, on l'installe confortablement dans des fauteuils moelleux. Parfois, un grain file du mauvais côté. Mais on le repère très rapidement. La sélection naturelle est impitoyable. Exemple avec Tatiana Golovine, ex-future championne de tennis.
La demoiselle n'avait pas encore sa carrière derrière elle qu'elle raccrochait déjà sa raquette au clou.
Pour France Télé, mettre en avant la plastique l'ex-Madame Nasri, suffisait au bonheur de Daniel Bilalian qui aime les consultants pointus. Malheureusement pour Tatiana, son statut de membre du service des sports de France 2 lui confère certaines obligations, comme se montrer disponible pour France 3. Et voilà comment la blonde de service s'est retrouvée embarquée de force sur « Village Départ » à Limoux. C'est tout juste si elle a eu le temps de tremper ses lèvres dans la blanquette du coin. Surprise, Tatiana. Elle croyait que la blanquette de Limoux, c'était du veau.
Elle a raconté sa mésaventure en pouffant à son pote Jean-Luc Lahaye. Oui, le fantasme de la ménagère de moins de 50 ans (c'était dans les années 80) était lui aussi invité à Limoux. Mais il a beau porter une moumoute, la trieuse a reconnu le grain flétri. Aller direct pour Laurent Luyat où il a étalé sa maîtrise du playback...
Et nous en arrivons au gratin. Celui qui est digne d'intérêt et s'assure un passage par le carré Tour de France d'ASO. L'équivalent d'un carré VIP dans les boîtes de nuit les plus branchées de Saint-Trop'. A Limoux, un frisson a parcouru l'échine des suiveurs et quelques mâchoires se sont décrochées au passage d'Hervé Ghesquière. Ah oui ! Ghesquière, ça vous change de la Bande à Basile ou de Gérard Jugnot. Pendant près de 18 mois, on a vu son visage et celui de Stéphane Taponnier étalé sur toutes les façades des mairies de France et de Navarre.
Dans son regard, on a deviné une certaine lassitude. Les longues journées de détention en Afghanistan sans doute. A moins que le journaliste de France 3 n'ait tout simplement envisagé de retrouver ses geôliers lorsqu'il a croisé la route de Tatiana et Jean-Luc. Non, finalement, Hervé, il était quand même bien mieux sous la pluie de Limoux au coeur du village-départ de la 15e étape. Parce qu'au détour d'une conversation avec le journaliste de l'AFP, l'ex-otage a révélé que chaque jour de sa détention, il avait le droit d'écouter la BBC. C'est ainsi qu'il a pu suivre le Tour de France 2010 et le troisième succès d'Alberto.
Quel braquet pour Voeckler ?
Ghesquière, il était donc un peu comme un gamin au départ de l'étape. Ce sont pourtant Luc Leblanc et Stephen Roche qui ont demandé à lui être présentés. Face à eux, Hervé avait les yeux qui pétillaient, mais moins que « Lucho » et « Stiphen » qui voulaient tout savoir sur ses conditions de détention. C'est pas vraiment ce dont le journaliste avait envie de parler. Lui, il souhaitait surement savoir quel braquet Voeckler choisira pour ramener son maillot jaune à Paris. Comprendre pourquoi Cavendish a besoin de la portière d'une voiture HTC pour franchir les cols. Des questions qui intéressent tout le monde quoi...
Mais non, quand vous êtes invité sur une étape du Tour, on vous pose des questions sur tout, sauf sur le vélo. C'est sans doute pour ça que le réalisateur Fabien Onteniente a passé son temps à courir du carré VIP au stand des produits régionaux. Il s'en est mis plein la lampe, Fabien. Mais au moins, à ne pas tenir en place, il s'est épargné les questions chiantes.
J'aurais dû faire comme lui sur la route reliant Limoux à Montpellier. Car en matière de journée sans intérêt, la caravane a été servie. Que Samuel Dumoulin, Mickaël Delage et Anthony Delaplace me pardonnent, mais cette étape de liaison a été aussi triste qu'un jour sans fin. Tout était écrit avant même le départ. Une échappée pour amuser la galerie jusqu'au sprint intermédiaire à un peu plus de quarante bornes de l'arrivée. Un FDJ s'offre la demi-étape, en l'occurrence Mickaël Delage.
A une nuance près, une nouvelle équipe s'est invitée à la fête. Elle s'appelle Katusha, on la dit Russe, mais nous n'en saurons pas plus. Car à la fin, donc, le peloton ramène les fuyards à la raison. Et au bout du sprint, le Cav' affole les statisticiens : quatrième victoire d'étape sur cette édition, la 19e depuis sa découverte du Tour en 2008. L'ennui en somme.
Pire qu'une étape de montagne dans laquelle les cadors se neutraliseraient. Et vous vous demandez encore pourquoi j'aime bien les dimanches sur le Tour de France ?
Le son du jour pour la ménagère de moins de 50 ans des années 80...
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